mardi, mai 16, 2006

La Mère à la mer




Mariakerke et sa belle petite église Notre Dame des Dunes, la mer à portée de main, les dunes , un vent marin iodé, un petit cimetière clos au charme suranné et voir les lieux avec les yeux d’Ensor, plantée là au milieu des champs, juste un chemin qui passe entre les maisons de pêcheurs pour s'y rendre, telle que nos mères l'ont connue.




Là une tombe, banale , froide pour ce peintre lumineux, amoureux de ce ciel de mer du Nord, amoureux de ses reflets multiples, de cette mer si vivante dont il aima honorer « les cent faces, les surfaces, les facettes, les dessous rubescents, les crêtes diamantées, les dessus saphirés… »




« Je vous salue Mer pleine de grâce, de réconfort, mer profonde , mer infinie » Ensor







Nuage blanc. Ensor.1884
Musée Royal des Beaux Arts Anvers


Et au dessus, enjambant la tombe du Baron, en équilibre sur ses grandes pattes , une araignée aussi fascinante qu’inquiétante « Maman » de Louise Bourgeois., inspirée par sa propre mère , restauratrice de tapisseries.







L’araignée porteuse d’œufs , qui tisse sa toile , son nid, de ce fil infiniment solide, patiemment et si parfaitement, qui la répare au fil des dommages, l’araignée qui nourrit,
mais aussi l’araignée telle que souvent vue , fantasmagorique et effrayant prédateur, tissant son piège , araignée dévorante : toute l’ambiguïté de Louise Bourgeois réside là.








Elle a écrit : 'ma meilleure amie était ma mère et elle était intelligente, patiente, apaisante, raisonnable, subtile, indispensable, ordonnée et utile comme l'araignée.' Mais elle ajoute également que 'l'araignée est souvent trop fastidieuse, excessivement raisonnable ; elle ne se fatigue jamais.'

Cette oeuvre est à découvrir jusqu'au premier octobre dans le cadre de Beaufort 2006 .
Et toujours à ostende, par grand soleil ou temps de pluie, visitez le pmmk et pour l'occasion quelques oeuvres de notre surréaliste et mystérieux Magritte.

Bon bol d'air iodé!

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Art...Ensor, comme il disait lui-même. Je l'ai toujours aimé. Décapant, allumé.
Et l'araignée de Louise Bourgeois ? J'ai vu la même au musée Guggenheim à Bilbao. On passe dessous : efficace.
Cette manifestation, face à la mer, a l'air agréable. Ca me donne envie de retourner voir Ostende.

6:53 AM  
Anonymous Anonyme said...

Superbes, les deux toiles d'Ensor. Je les découvre. Et le texte "illustre" parfaitement les images. Bravo.

A bientôt.

7:24 AM  

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