mardi, avril 18, 2006

Obsessions : Kubin -Rops

Hôtel de Ville de Bruxelles et Musée provincial Félicien Rops, NamurDu 18 mars au 18 juin 2006De 10h à 18h, ouvert tous les jours sauf le lundi.

http://www.ciger.be/rops/musee/


Rops (1833-1898) artiste namurois et Kubin ( 1877-1959), artiste autrichien sont tous deux des dessinateurs férus de littérature. Si l’un fût dessinateur et illustrateur de Mallarmé, Barbey d’Aureville, Baudelaire… , l’autre utilisera le dessin et l écriture comme moyens d’expression.
Cette exposition présente une approche de thèmes semblables : la femme, la mort, le démon… mais ce qui semblent les rapprocher les distinguent par le traitement du sujet .


Kubin , dont le mot clef est un monde onirique, disait essayer de fixer ses rêves . Ses visions sont cauchemardesques, peuplés d'un bestiaire effrayant, violent et fantastique. La femme y est dangereuse, la vision de la vie pessimiste et noire est celle d’un homme désespéré, suicidaire , marqué tôt par les épreuves. Sa mère décéda quand il avait 11 ans , et la crise de désespoir de son père fût très marquante. Il écrivit ceci : « Il tira du lit la longue dépouille de sa femme amaigrie par la maladie et, la prenant dans ses bras, il se mit à parcourir la maison en tous sens, en pleurant et comme demandant du secours. ».

La qualité de son travail est plus variable que celle de Rops. Le trait, qu'un Roland Topor ne renierait pas, se simplifie par moment, devenant presque caricatural, condamnation d'une société à la dérive, d'un monde ayant subi les ravages de deux grandes guerres.


Il écrivait à un ami, "Je suis l'organisateur de l'incertain, du tremblant, de la pénombre, de l'onirique"





Le trait de Rops, vif, vibrant, clair, livre une femme « ropsienne » , mystérieuse, envoutante et envoutée, voluptueuse, diabolique, qui lui sert à braver l’ordre social et religieux de la morale bourgeoise de cette bonne petite ville namuroise mais surtout il cherche un nouveau langage esthétique.

« En art, j’ai la haine de toutes les démocratisations.. Et il faudrait que chaque artiste n’apportât à l’examen de ses pairs aucune œuvre qui ne fût personnelle et d’une formule nouvelle »

Rops veut « oser faire du nouveau », oser montrer « au-delà du seuil , ce quelque chose de plus », il veut montrer ce qui reste caché, sans fard aucun.

Il célèbre une femme hors temps, essentielle telle qu’il l’a aimée. Il confiera, à quelques mois de sa mort, à son ami Rassenfosse, artiste liégeois : « Je suis non pas malade mais atteint ! Ah ! ce cœur a bien le droit d’être malade. Depuis soixante ans il tressaille à toutes les émotions . je mourrai cardiaque et impénitent. »


Exposition étonnante, audacieuse et dérangeante aux cimaises namuroises.

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Merci pour votre commentaire qui me permet de découvrir votre blog qui est, n'ayons pas peur des mots, une véritable merveille. J'y reviendrai souvent et je le place dans mes liens.

10:27 AM  

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